4 Décembre 2019
Les hivers se suivent et ne se ressemblent pas. Celui-ci est arrivé brutalement après l'été et une courte semaine d'automne. Comme les redoux pyrénéens peuvent arriver à tout moment et s'inscrire dans la durée après les premières chutes cristallines (parfois 2 mois, parfois tout l'hiver !), une neige de novembre crée immanquablement des démangeaisons dans les spatules de nombreux skieurs de randonnée.
N'échappant pas à cette épidémie galopante, je suis moi aussi allé m'ébattre dans la céleste manne blanche qui avait trouvé un lit douillet sur les reliefs montagneux franco-andorro-espagnols. D'autant que ma dernière sortie de ski de rando datait d'au moins...juillet, sur El Mosquito, dans une poudreuse patagonienne d'anthologie.
Mi-novembre, mes skis se dirigent (avec moi dessus et accompagné d'une joyeuse bande de cafistes) vers Baqueira et son plan de Beret, pour une grande classique de l'endroit: le Tuc de Parros, tout du moins son antécime. La neige un peu dure sur le haut s'améliore au fur-et-à-mesure que l'on descend pour finir dans du velours.
Le lendemain, après avoir repris des forces, nous nous dirigeons vers le Tuc deth Dossau: la neige y est tellement profonde qu'elle nous freine lorsque la pente est inférieure à 30°. Du sommet, le Tuc deth Miei, visité la veille au passage, nous invite à lui renouveler nos hommages. Obéissants, nous nous exécutons...
Le week-end d'après, je cocoone avec les enfants (contrat moral suite à notre échappée à La Rochelle - ça se respecte). Mon côté actif reprend le dessus et une sortie du lundi est proposée. Je trouve deux comparses pour m'accompagner et c'est parti en direction de l'Ariège pour faire le tour du Pic de Nérassol, dont j'entends parler depuis longtemps. Un redoux est déjà à l'oeuvre, la neige du bas a fondu et est humide jusqu'à 2200m d'altitude. Qu'importe, c'est beau et c'est le principal !
Le redoux poursuit son œuvre, inexorablement, lorsqu'une envie de passer une nuit en montagne pour fêter l'arrivée de décembre me saisit. Comme la météo côté ouest semble défavorable, l'Andorre nous accueille un ami et moi, malgré l'enneigement relativement faible, pour nous offrir une nuit à la cabane du Vall del Riu. Elle est surplombée par la Pala Alta et la Pala Rodona dont un vallon nous permettra une descente sur une neige de printemps décaillée à souhait, puis un retour dans un brouillard novembresque.
Comme pour marquer l'arrivée de décembre, une petite couche de 3cm de neige se dépose discrètement dans la nuit sans pour autant troubler notre sommeil. Les rochers affleurant que nous avons évités facilement la veille se sont maintenant transformés en redoutables requins aux dents acérées qui nous guettent sous la surface blanche: il est plus sage d'aller dans un endroit sûr à l'abri des mauvaises surprises. Une autre classique de Pyrénées nous attend: le Pic de Montmalus depuis la station de ski de Grau Roig (prononcer Gra Roch !) dont nous atteignons le col éponyme et sous lequel nous profitons d'un peu de neige fraîche... Avant de retrouver une neige damée par les nombreux skieurs de rando andorrans, puis par les dameuses de la station...
Somme toute, un mois de novembre dont je suis content d'avoir profité de cette manière. Peut-être que janvier sera moins généreux en neige: les Pyrénées m'accueilleront tout de même j'en suis certain !